Le cycle de conférences

Conférenciers et dates

mardi 26 novembre 2024 – Gil Caroz : L’Homme aux rats

mardi 17 décembre 2024 – Dalila Arpin : Schreber

mardi 14 janvier 2025 – Sophie Gayard : Le rêve de l’injection à Irma

mardi 25 février 2025 – Dominique Corpelet : Le petit Hans

mardi 18 mars 2025 – Jean-Louis Gault : L’Homme aux loups

mardi 29 avril 2025 – Angèle Terrier : Le rêve de la belle bouchère

Sonia Chiriaco

15 octobre 2025

Titre : Dora et l’énigme de la féminité

Argument :

Pourquoi, plus d’un siècle après avoir franchi le seuil du cabinet de son analyste, Dora nous enseigne-t-elle encore ? C’est Freud, bien sûr, lui-même instruit par Dora, qui nous enseigne. Freud est alors en train d’inventer la psychanalyse et pas à pas nous le suivons dans les méandres de cette cure, cela est déjà un argument pour s’y intéresser. Il s’est pourtant trompé dans l’analyse et le maniement du transfert de sa jeune patiente et il publie ce cas dont il n’est pas complètement satisfait. Mais, revenant sur certaines de ses erreurs, il nous indique comment il procède, analyse dans l’après-coup les causes de l’échec de cette cure. A la fin de son œuvre il se posera la même question que Dora : qu’est-ce qu’une femme ?

Lacan commentera de nombreuses fois le cas et en propose, à plusieurs moments essentiels de son enseignement, une lecture renouvelée. S’il s’intéresse particulièrement à l’erreur majeure de Freud, c’est parce que celle-ci lui permet d’avancer sur la question de la féminité jusqu’à l’amener plus tard à son aphorisme « Il n’y a pas de rapport sexuel ».

Pour entr’apercevoir cela encore faut-il entrer dans le détail du cas tel que Freud l’a rédigé. C’est la tâche qui nous occupera le 15 octobre.

Gil Caroz 

26 novembre 

Titre : L’obsession et la guerre  

Argument : 

Le personnage de l’Homme aux rats, dont le sujet est un cas paradigmatique d’un obsessionnel traité par Freud, a connu la vie de l’armée et la guerre à plusieurs carrefours de sa vie. Il rencontre Freud alors qu’il se trouve en pleines manœuvres militaires comme officier de réserve. Le récit du supplice des rats qui a fait éclore sa névrose est une pratique courante dans quelques armées de l’Orient. Sa névrose assume une dette que le père a contractée lors de son service militaire. Il a d’ailleurs trouvé sa mort sur le champ de bataille lors de la 1ère Guerre Mondiale. Lacan disait du névrosé obsessionnel qu’il est comparable à une « fortification à la Vauban[1] », et que par ailleurs, il « est concevable qu’un obsessionnel ne puisse donner le moindre sens au discours d’un autre obsessionnel. C’est même de là que partent les guerres de religion[2] ». Nous suivrons le cas de l’Homme aux rats sur ce fil du rapport à la guerre et à la jouissance qui l’accompagne. 

[1] Lacan J., Le Séminaire, livre V, Les Formations de l’inconscient, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1998, p. 487.

[2] Lacan J., Autres écrits, Paris, Seuil, 2011, p. 557.

Dalila Arpin

17 décembre 

Titre : Actualité de l’analyse du délire du cas Schreber 

Argument :

Les tendances actuelles en Psychiatrie méconnaissent la relation du délirant à sa propre parole et ne tiennent pas compte du rapport su sujet au langage qui le constitue. L’originalité de Sigmund Freud est de prendre appui sur les mémoires du président Schreber pour ouvrir la voie d’une analyse nouvelle du délire. Certes, il ne s’agit pas d’un patient qui a témoigné de sa souffrance sous transfert mais, en poursuivant la piste freudienne, Jacques Lacan souligne le fait que s’il est question d’un texte, cela indique également le rapport du sujet à l’inconscient, car nous sommes faits de phrases qui nous ont constitués et qui ont laissé une empreinte indélébile.  S’interrogeant si l’étude d’un manuscrit de la phase terminale de la maladie est plus utile qu’un document préalable, il répond que si nous nous orientons de l’inconscient, le rapport du sujet au symbolique est ici également indiqué. Soit le délire n’a aucun rapport à l’inconscient, soit il mérite d’être examiné sous cet angle. L’inconscient est, dans son for intérieur, tissé, structuré, enchainé au langage. Et la lecture du cas du Président Schreber est particulièrement riche à cet égard. Cette méthode de travail prend en compte la singularité du sujet et garde toute son actualité, se proposant en véritable alternative aux tendances contemporaines. 

Sophie Gayard

14 janvier 2025

Titre : Actualité du 24 juillet 1895

Argument :

Si cette date fait encore événement aujourd’hui, c’est que Freud nous la livre comme celle où il parvint à percer le mystère du rêve en élucidant un des siens, celui de l’injection faite à Irma. D’où la place particulière de ce rêve pour la psychanalyse, « le rêve des rêves » comme le note Lacan qui en reprend précisément l’interprétation dans son Séminaire, livre ii. Toute nouvelle lecture de ce rêve invite en quelque sorte à réinventer la psychanalyse, c’est-à-dire à en repréciser rigoureusement les concepts fondamentaux tout en faisant place, à chaque fois de façon singulière et renouvelée, à son ombilic, au nœud-trou qui ne se laisse résorber dans aucun sens.

Ce rêve de l’injection d’Irma porte une parole qui s’adresse encore à nous, nous éclaire comme il nous interroge sur notre propre rapport à la parole, sur notre condition de parlêtre. Il est alors, comme tout rêve, hors de la prise du temps qui passe, tant que des lecteurs et des rêveurs se font responsables d’accuser réception de son texte.

Dominique Corpelet 

25 février 2025

Titre : Rencontre de jouissance et symptôme phobique

Argument : 

En 1909, Freud publie l’« Analyse d’une phobie chez un petit garçon de 5 ans (Le petit Hans) » à laquelle il adjoindra un appendice en 1922. Lacan reprend le cas longuement dans le séminaire IV, La Relation d’objet, 1956-57, puis dans la « Conférence à Genève sur le symptôme » en 1975 pour souligner que c’est l’érection, premier jouir, qui est cause de la phobie du cheval. Il ajoute : « L’inconscient est une invention au sens où c’est une découverte, qui est liée à la rencontre que font avec leur propre érection certains êtres. 1 » Ces mots nous guideront.

Nous axerons le travail sur trois points. 1/ Le symptôme phobique se met en place après l’irruption d’une jouissance qui a valeur de trauma pour l’enfant. 2/ Le cas enseigne sur la dialectique de l’être et de l’avoir (le phallus), tout un jeu se mettant en place dont Hans est le chef d’orchestre. 3/ Le père de Hans « n’est jamais là pour faire le dieu Tonnerre 2 », dit Lacan. Il est carent, ce qui ne permet pas de tamponner l’angoisse de l’enfant. Le bon Dieu, ici, le maître, c’est Freud. Le symptôme phobique répondra dès lors, au titre d’y suppléer, à la carence de la fonction père. 

[1] Lacan J., « Conférence à Genève sur le symptôme », La Cause du Désir, n° 95, avril 2017, p. 13.

2 Lacan J., Le Séminaire, livre IV, La Relation d’objet, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1994, p. 263. 

Jean-Louis Gault

18 mars 2025

Titre :  La névrose infantile de Sergueï Pankejeff »

Argument :

Dans une lettre datée du 13 février 1910, Freud écrit à Ferenczi qu’il vient de prendre en analyse un jeune Russe âgé de 24 ans. Dans le compte rendu qu’il donne en 1918 de l’analyse de ce sujet adulte, il se consacre exclusivement à l’histoire de la névrose infantile du patient. Nous verrons quels enseignements nous pouvons tirer de cette étude exemplaire. 

Angèle Terrier

29 avril 2025

Titre : L’idéalisation du désir.

Argument :