Le 23 mai 2025, pour conclure l’année, une journée de travail intitulée la Conversation de Mai sera consacrée à :
« Ce que nous apprend Freud aujourd’hui »
Cette Conversation fait partie du programme de l’Antenne mais elle se déroule selon un format différent de celui des autres journées. La matinée donne toute son importance aux travaux des participants qui sont invités à présenter des cas de leur pratique (en libéral, en institution), cas qui font l’objet d’une grande conversation avec l’ensemble des participants et enseignants de l’Antenne, conversation animée par un analyste invité.
L’après-midi est réservée à une conférence suivie d’une discussion.
Invité : Pénélope Fay
TITRE :
L’étrangeté du sexuel
Argument :
Le sexuel a ceci de réel qu’il résiste à être compris, cerné, défini, circonscrit, par les signifiants. La parole bute à dire le sexuel. C’est bien pourquoi on en parle. C’est bien pourquoi, également, on peut rester coi.
Freud s’est appliqué à dire et à produire une écriture de ce qui poussait et agitait l’humain. Deux siècles plus tard, nous ne pouvons que constater que le parfum de scandale qui accompagna la découverte freudienne, reste entier. Tout autant dans la démonstration de la sexualité infantile ou non, structurellement perverse, que dans la charge libidinale des symptômes et l’érotisation des organes, par exemple dans les cas d’hystérie.
Le scandale fut redoublé avec Lacan qui affirma la réalité sexuelle de l’inconscient, dépassant le concept de libido avec celui de jouissance. L’irruption du sexuel draine avec lui une jouissance traumatique, rendant le sujet – pour un temps plus ou moins long – étranger à lui-même. Le Séminaire XX et les apports et les questionnements de Lacan sur la jouissance féminine ouvrent une porte à cette dimension de l’étrangeté, cette altérité du corps et de l’être.
L’étrangeté de la jouissance, parce qu’elle déborde les limites du corps, ce lieu familier et intime, peut ainsi être refusée, rejetée, source d’angoisse, de ravissement, de dédoublement ou de folie.