Le cycle de conférences

Flyer cycle conf 2022 2023 V1-3

                Titres et arguments des conférenciers 2023-24

Jean-Pierre  Deffieux

le mardi 17/10/2023

Désocialisation du sexuel

« Le lien social est un lien de parole qui répond à une nécessité vitale. Pas de sujet sans au moins un autre. S’il y a lien social, c’est qu’il n’y a pas de lien naturel qui dirait le rapport entre les sexes. » La faille du lien social, aujourd’hui, qui rabat sur le « Un tout seul », provoque les émergences multiples de « solutions » sexuelles, entre imaginaire et réel,  hors lien social.

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Marie Laurent

le mardi 21 novembre 2023

L’addiction Encore

« Le lien social » affirme Jacques-Alain Miller, « c’est le symptôme » et « la racine du symptôme, c’est l’addiction ». Dès lors, nous pouvons considérer que la clinique de l’addiction enseigne au psychanalyste quelque chose du lien social. 

Loin de l’addictologue qui, lui, traite de l’addiction hors de la singularité de la langue du sujet, un psychanalyste s’attache à faire du signifiant la cause matérielle de la jouissance. Nous l’aborderons par la lecture du séminaire Encore de Lacan et le virage que prend Lacan concernant le concept de signifiant.

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Marie-Josée Raybaud

le mardi 19 décembre 2023

  « L’enfant n’est pas seul [1]»

Comment l’enfant entre-t-il dans ce qui va être pour lui, le lien social ? Dans le Séminaire La relation d’objet, Jacques Lacan, relisant avec attention le texte freudien L’analyse d’une phobie chez un petit garçon de 5 ans, plus connu sous le titre Le petit Hans, nous amène à situer l’enfant comme n’étant pas seul. Cette évidence s’éclaire à partir de la présence du phallus et de ses conséquences sur la fonction maternelle et la fonction paternelle.

Mais Lacan s’appuie aussi sur la notion de mythe, de fiction, pour cerner la nécessité d’une construction qui donne sens aux évènements cruciaux pour le petit homme.

Hans est le fil conducteur du propos de Lacan.

Quelques citations nous serviront de boussole, telles que :

  • « (…) l’organisation symbolique du monde, avec les éléments culturels qui la soutiennent, n’appartient, de par sa nature, à personne, et doit être reçue par chaque sujet (…) »[2]
  • Le mythe comme récit atemporel [3]
  • La phobie restructure le monde[4].

              Travailler le cas de Hans à partir du Séminaire IV, nous situe dans le début de l’enseignement de Lacan, moment dans lequel il affirme la suprématie du symbolique. Il m’est apparu important de proposer cette approche tout en précisant comment Lacan se sert, à ce moment-là, des trois catégories, Réel, Symbolique et Imaginaire.

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Damien Guyonnet

ATTENTION Changement de date pour la conférence de Damien GUYONNET : ce sera le mercredi 10 janvier  2024 (et non pas le mardi 9 janvier comme annoncé précédemment ) 

Psychose et lien social

Dans un premier temps, nous reviendrons sur l’approche psychanalytique du lien social, défini à partir du champ du langage, du concept de « discours » et enfin de la fonction du symptôme. Une fois ce rappel effectué, nous aborderons, dans un deuxième temps, différents phénomènes psychotiques (principalement l’ironie et l’injure), différents mécanismes (la forclusion et l’incroyance), différentes positions subjectives (par exemple celle du non-dupe) qui semblent mettre à mal cette dimension du lien social. Restera alors à aborder, dans une troisième partie, les conditions et les possibilités d’inscription pour un sujet psychotique dans le lien social.

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Claude Parchliniak

le mardi 6 février 2024

Le transfert de travail

À beaucoup d’analysants, à un moment ou un autre de leur cheminement vient la question « comment ça marche ? » Les effets qui se produisent dans leur vie sont-ils initiés par un malin génie ou bien sont-ils à porter au crédit du secret de l’analyse ? Cette question est précieuse, elle signale le passage de la plainte récurrente à l’émergence d’une curiosité laquelle, mise au travail en se développant, prend consistance d’un désir de savoir.

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Yves Vanderveken

le mardi 19 mars 2024

Pourquoi le symptôme fait-il lien social, en même temps qu’il y objecte ?

 

Nous développerons la dimension de protestation du désir à la racine du symptôme névrotique comme formation de compromis. Nous envisagerons en quoi l’abord contemporain du symptôme par le paradigme neuro, voire par les nouvelles idéologies d’identités, écrasent, méconnaissent, voire rejettent cette dimension propre à l’inconscient. Nous l’aborderons à partir d’éléments cliniques et verrons en quoi la psychanalyse peut apporter une réponse à la souffrance qui est, par ailleurs, aussi attenante au symptôme.

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Sophie Gayard

le mercredi 15 mai 2024

« La virulence du logos »

Dès le début de son enseignement, Lacan distingue le champ du langage et la fonction de la parole [1]. De la parole, l’analyste dans son expérience « en reçoit son instrument, son cadre, son matériel et jusqu’au bruit de fond de ses incertitudes [2] ». L’inconscient est certes structuré comme un langage mais surtout, l’inconscient, « ça parle », au point que Lacan proposera plus tard pour le désigner le terme de parlêtre. L’être parlant est affligé du langage comme d’un « parasite », d’un « chancre », d’un « cancer », différentes formulations qui viennent à Lacan pour dire cette « virulence du logos [3] » qu’il relevait dès son Séminaire vi et à laquelle l’homme doit faire face. Les discours, tels que Lacan en renouvelle la définition, régulant les rapports du sujet, du savoir et de la jouissance, fondent ce qui permet de faire lien social. Mais pas sans la parole qui les porte et s’accompagne toujours d’une perte, d’une faille, d’un discord. N’est-ce pas pour cela que la parole aujourd’hui, à l’inverse de ce qui est prôné haut et fort, est en fait si souvent ravalée, dévalorisée car aplatie, rabattue à n’être qu’instrument de communication dont toute perte serait exclue, et dont on ne laisserait plus bruisser les incertitudes ?

[1] Cf. Lacan J., « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 237-322.

[2] Lacan J., « L’instance de la lettre dans l’inconscient ou la raison depuis Freud », Écrits, op. cit., p. 494.

[3] Lacan J., Le Séminaire, livre VI, Le désir et son interprétation, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Éditions de La Martinière / Le Champ freudien, 2013, p. 448.

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Jean-Pierre Deffieux

le vendredi 24 mai 2024