Le cycle de conférences

                                  

 Voici les premiers arguments et titres des conférences pour l’année 2022-2023

*Laurent Dupont 

Mercredi 19 octobre

L’Un-dividu et son sexe

« Nous voyons surgir le temps de l’individu, le « Je »  s’impose et en impose.  L’autodétermination quant au sexe est sur toutes les lèvres. L’individu vise à un affranchissement de l’Autre et une liberté dont Lacan invitait à y regarder à deux fois.

Freud ou Lacan utilisent peu le terme individu. Lacan lui préfèrera, de loin, celui de sujet. Quelle différence y-a-t-il entre un individu et un sujet ? Qu’implique l’idée d’autodétermination ? Comment un sujet fait avec la question du sexuel ? Jacques-Alain Miller écrit: Pensée radicale de l’Un-dividualisme moderne (Quatrième de couverture séminaire XIX: … ou pire). Que veut dire ce Un qui surgit? Et cette pensée radicale ? Nous mettrons en tension l’individu et le sujet, et tenterons de faire entendre toute l’actualité et les conséquences de ce dit de Lacan devenu aphorisme : Il n’y a pas de rapport sexuel. »

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*Catherine Lacaze-Paule 

Mardi 22 novembre

Lecture des formules de la sexuation et ses incidences cliniques sur le masculin et le féminin 

 

Au-delà du genre, du biologique et des stéréotypes, les formules dites de la sexuation par J. Lacan permettent de repérer ce que recouvre la désignation homme/ femme, mais aussi la logique du Tout pour les êtres parlants qui ont affaire avec la jouissance phallique, hors corps et celle du pas-tout pour ceux qui ont affaire avec la jouissance dite Autre, illimitée, du corps. Nous montrerons à partir de la littérature, les effets de cette distinction de la part homme et de la part femme.  

 

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*Angèle Terrier 

Jeudi 15 décembre 

Comment se forme la réalité sexuelle chez l’enfant ?


Il s’agira, à partir de vignettes cliniques et du cas du petit Hans de Freud, de montrer en quoi l’enfance a un rapport fondamental à la sexualité et plus précisément de déplier comment la mise en place de l’inconscient est liée à l’indicible d’une jouissance éprouvée dans le corps.

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*Omaira Meseguer 

 Mardi 17 janvier

« Il n’y a pas de rapport sexuel »

Les parlêtres se retrouvent « empêtrés »[1] par les effets du langage. Parce qu’ils parlent, ils sont embarrassés, emberlificotés, embourbés, par le « dérapage du signifiant ».[2]  
 
Quelque chose de la rencontre avec la jouissance sexuelle ne peut pas se dire, échappe, fait trou. Le corps des parlêtres, frappé par la puissance de lalangue, n’est pas un corps programmé par l’instinct. La jouissance sexuelle n’établit pas un rapport, ce « chancre qu’est le langage »[3] condamne les êtres parlants au malentendu.
 
« Il n’y a pas de rapport sexuel » est une formule qui fait scandale pour celles et ceux qui s’aventurent dans l’expérience analytique. Le fantasme ne cesse pas de produire du sens pour faire consister ce qui rate. L’amour, avec son lot d’idéalisations, aussi. 
 
« Il n’y a pas de rapport sexuel. C’est le fondement de la psychanalyse »[4] note Lacan à la fin de son enseignement. Comment saisir au plus près cette formule tant de fois répétée par Lacan ? 
 
J-A Miller note : « le “il n’y a pas” de Lacan, c’est la page blanche, ce n’est pas inscrit. On doit distinguer la négation d’une proposition écrite, de la non-écriture de cette proposition »[5]. Nous avancerons sur cette page blanche en tentant de tirer quelques traits. 


[1] Lacan J., Conférence à l’Université de Milan le 12 mai 1972

[2] Ibid.

[3] Lacan J., « Conférence à Genève sur le symptôme » La cause du désir n° 95, p. 12

[5] Lacan J., Le moment de conclure. Séance du 11 avril 1978. 

[1] Miller J-A., La conversation d’Arcachon, Seuil, Paris, 1997, p. 260

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*Philippe Hellebois   

Mardi 28 février

Les surprises du sexe

Le sexe est surprise, bonne ou mauvaise, volontiers traumatique – troumatique est mieux dit d’indiquer que le sexe fait trou dans notre savoir.

L’enfant, les amants, les analysants sont surpris, mais l’analyste? J.-A. Miller lui reconnaît une autre fonction, celle du surpreneur …

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*Laurent Dumoulin  

Mardi 4 avril

La différence sexuelle à l’heure des discriminations


 

Qu’il y ait des femmes et des hommes semblait aller de soi. Cela n’est plus le cas. Pensée à partir du genre, la différence sexuelle ne serait plus qu’une différence parmi d’autres, socialement construite. De plus, les signifiants homme et femme seraient les stigmates de la dite domination patriarcale. Il y aurait donc lieu d’en épurer la langue. Que disent ces aspirations nouvelles quant au lien social ?

 

Nous vivons à l’heure d’un régime spécial de la différence, celui des discriminations. La prégnance du discours du droit opère un déplacement. Au constat d’une différence se substitue celui d’une inégalité : la différence sexuelle est refoulée sous les inégalités de genre. Si l’idéal d’égalité est au cœur des démocraties modernes, aujourd’hui chacun revendique d’être reconnu dans sa différence. Comment s’articulent aujourd’hui universel et particulier ?

 

L’expérience d’une analyse ouvre une brèche. Elle met à jour un réel, sur lequel achoppent universel et particulier : la jouissance singulière à laquelle chacun a à faire. L’enjeu est là, éthique : quel lien social est-il possible de tisser à partir de ce point de différence radicale ?

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*Marie-Hélène Brousse 

Mardi 9 mai